Alors que le gouvernement prévoit de supprimer l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), un collectif de 131 de ses membres lance un appel dans Le Monde du 11 mai 2021, pour dénoncer cette réforme. Or, celle-ci ne concerne pas que l’IGAS, mais aussi les deux autres corps d’inspection générale interministérielle que sont l’Inspection générale de l’administration (IGA) et l’Inspection générale des finances (IGF). De plus cette réforme prolonge celle de la suppression de l’ENA, car il s’agit non pas de sanctionner telle ou telle organisation, mais de revoir en profondeur notre modèle d’administration centrale. Un modèle dont les défauts sont désormais bien connus : le fonctionnement en silos, la sélection étroite des élites, l’inamovibilité des dirigeants, le moule culturel commun à toute la haute fonction publique, sont autant de points critiques qui peuvent justifier cette restructuration. C’est pourquoi, il aurait été plus opportun que le gouvernement explicite mieux son projet de reconfiguration de l’architecture de la haute fonction publique, avant d’annoncer la suppression de tel ou tel corps ou inspection, ce qui suscite alors un mouvement de rejet légitime.