Une enquête organisée entre octobre et novembre par le Cevipof auprès de l’ensemble des maires de France, révèle la progression des inquiétudes de ceux-ci. En ce qui concerne l’état financier de leur commune, les maires se montrent nettement plus angoissés qu’il y a trois ans : en 2019, ils étaient 89 % à estimer que cette situation était saine ou plutôt saine, en 2022 ils ne sont plus que 78 % à se sentir rassurés de ce côté-là, et 4,4 % estiment même que la situation est critique. Au premier plan, bien sûr, la crise énergétique qui alourdit particulièrement les factures municipales. Mais les inquiétudes ne sont pas que financières, et la crise démocratique et du lien social sont encore plus flagrantes à leurs yeux : un maire sur deux constate un durcissement des opinions de ses administrés, et un maire sur quatre déplore que ceux-ci ont de plus en plus de mal à communiquer entre eux. Et ils sont nombreux (44,4 %) à estimer que cela va aller en s’empirant. Paradoxalement, et peut-être justement parce qu’elle est un challenge, les maires demeurent motivés par leur mission, car pour près de 8 édiles sur 10, être maire « ça a du sens, de la valeur ».