Suppression de la taxe d’habitation, compétences accrues des intercommunalités, disparition progressive des services publics… les maires attendaient beaucoup du discours du Président de la République, Emmanuel Macron, venu ouvrir le 102e Congrès des Maires de France à Paris le 19 novembre. Alors que le premier vice-président de l’AMF, André Laignel venait de fustiger « le garrot financier qui continue de se resserrer » et la « calamiteuse réforme de la taxe d’habitation », le président de la République a balayé la question d’un revers de main, préférant insister sur les nombreux investissements et changements impulsés depuis le début de son quinquennat : action cœur de ville, haut débit, agenda rural, loi sur l’école… « Quand on décentralise une compétence il faut décentraliser les moyens et la dynamique des moyens. Sinon on fait de la bricole en permanence », a-t-il toutefois concédé. Mais surtout Emmanuel Macron a déclaré se méfier du « fétichisme français de l’autonomie fiscale » et ne pas exclure de remettre en cause le principe d’autonomie fiscale des collectivités locales. Un bouleversement qui supposerait toutefois une réforme constitutionnelle à laquelle les élus locaux semblent loin d’être prêts. Pour preuve, c’est même bien au contraire « l’inscription dans la Constitution de l’autonomie financière et fiscale des collectivités » qu’appelle aujourd’hui de l’AMF de ses vœux.