Le 10 juin 1944 est perpétré l’un des crimes de guerre les plus marquants sur le territoire français : les SS procèdent au massacre de tous les habitants d’un village de Haute-Vienne, Oradour-sur-Glane.
Au total, 453 femmes et enfants y périssent, brûlés vifs dans l’église du village, et 190 hommes exécutés par balles. Puis le reste des maisons sont brûlées. Une trentaine d’habitants seulement en réchapperont, six personnes parmi la population enfermée et les autres absents ce jour-là. Dès 1945, le gouvernement de la France libérée décide de classer le site, qui sera entretenu mais jamais reconstruit, afin d’entretenir la mémoire.
Aujourd’hui, avec la disparition du dernier témoin de 97 ans (18 ans au moment du massacre), qui s’est éteint le 10 février dernier, le débat sur l’entretien des ruines du village est relancé. Une question difficile où s’entremêlent coûts (environ 300 000 euros par an), critères techniques et sens.
Alors que, depuis 1944, l’histoire a malheureusement vu tant d’autres massacres de civils, et encore aujourd’hui en Ukraine, n’est-ce pas justement le sens qui rend indispensable cet effort collectif de mémoire ?