Depuis sa création en 2019, le dispositif MaPrimeRénov’ est pris entre deux feux, celui de l’efficacité et celui de la lourdeur. L’Agence nationale pour l’habitat (ANAH), pilote du programme, est trop petite pour gérer en régie tous les aspects (y compris celui de la surveillance des abus), et a donc multiplié les sous-traitants. Résultat, un paysage d’une rare complexité où les usagers ont du mal à trouver des interlocuteurs et à mener leur projet à bien. Saisie par ceux-ci, la Défenseure des droits Claire Hédon a dans un récent rapport dénoncé « des dysfonctionnements aux conséquences lourdes sur les usagers », tandis que la Cour des Comptes pointe l’absence « d’un service public de l’accompagnement efficient ». En bout de chaîne, des ménages qui finissent par se décourager face aux délais et aux procédures. Sur les 2,5 milliards d’euros budgétés pour 2023, combien seront effectivement dépensés pour des travaux adéquats et menés à terme, et combien pour rémunérer les intermédiaires ? On aimerait voir ce chiffre dans l’évaluation du dispositif !