Dans un rapport remis au Sénat fin janvier, la Cour des comptes souligne la difficulté de l’institution judiciaire à se mettre à l’informatique, malgré un budget de 530 millions d’euros débloqué spécifiquement pour ce faire. Ce qui est confirmé par le ministère de la Justice, qui invoque une résistance à mettre en œuvre cette « révolution culturelle » dans les juridictions en raison de l’indépendance revendiquée par celles-ci sur la gestion de leurs dossiers. Pourtant, l’utilisation d’outils informatiques devrait permettre, selon la Cour, d’optimiser le travail de bureau par lequel magistrats et surtout greffiers sont submergés. Mais il faut sans doute rester prudent sur une dématérialisation trop rapide ou mal pensée des procédures dans ce domaine sensible, alors que la rupture numérique a déjà fait de nombreux dégâts dans d’autres secteurs du service public.