Déjà fortement affaiblie par l’essor considérable des communications électroniques et par les services privés de courrier, La Poste a été encore plus atteinte lors de la pandémie, au point d’annoncer un déficit en 2020 de plus de 1,3 milliard d’euros. Et les pertes à venir sont estimées entre 700 millions et 2,4 milliards par an d’ici à 2025. Cette situation dramatique a été décrite dans un récent rapport de la commission économique du Sénat, qui lance un appel au gouvernement pour soutenir le groupe. En effet, même si La Poste a diversifié ses activités, sa principale mission demeure le service universel de courrier, qui constitue une mission de service public. Les rapporteurs demandent donc d’abord un important soutien financier de l’Etat pour compenser ce déficit structurel. Derrière quelques suggestions pour réaménager l’organisation, ils insistent surtout sur le rôle essentiel de ce service vis-à-vis des 13 millions de personnes qui ne maîtrisent pas les outils informatiques. Ils suggèrent que le service postal, peut-être le dernier à être humanisé, profite de la proximité des facteurs avec la population dans tous les territoires pour que ceux-ci soient porteurs d’une nouvelle mission de service public : repérer la précarité numérique.