Officiellement annoncée par le premier ministre en octobre dernier, la mise en ligne de 100 % des démarches administratives à l’horizon 2022 inquiète le Défenseur des droits. Du côté de l’autorité administrative indépendante en effet, les réclamations des usagers confrontés aux difficultés rencontrées lors des télé-procédures administratives se comptent désormais par milliers. L’occasion pour Jacques Toubon de rappeler, dans un tout récent rapport consacré à ce sujet, que 19 % des Français n’ont pas d’ordinateur à domicile et qu’ils sont 27 % à ne pas disposer non plus de smartphone. En ajoutant les foyers dépourvus de l’indispensable scanner pour effectuer les démarches, on comprend la crainte du défenseur des droits face à l’aggravation de cette fracture numérique. Selon lui, « aucune évolution technologique ne peut être défendue si elle ne va pas dans le sens de l’amélioration des droits pour tous et toutes ». Aussi le Défenseur des droits préconise-t-il désormais « qu’aucune démarche administrative ne soit accessible uniquement par voie dématérialisée ».